mardi 4 juin 2013

Toute sa musique qu'on aime


L’idole du jeûne
Le tocsin ténébreux sonne dans le cercle fermé des monstres sacrés. Selon un sondage inédit de BVA, 65% des français ne veulent plus entendre Johnny Hallyday. Contrairement à celui qui proclamait avec vigueur son envie d’avoir envie, l’envie n’y est plus vraiment chez ses compatriotes. Pourquoi tant de haine précipitée? Quoi sa gueule? Qu’est-ce qu’elle a sa gueule? Non, ce n’est pas vraiment sa tronche marquée par des excès à vau-l’eau, des mariages déçus et des chirurgies ratées mais des perturbateurs aimeraient qu’il la ferme pour de bon. A 70 ans, l’ex-idole des jeunes poussée au jeûne artistique semble parée à mettre le feu encore quelques années dans le cœur fertile de millions de fans si fiers de porter des tee-shirts ringards à son effigie ou affichant les écussons Harley Davidson tatoués sur leurs biceps. Les vieux garçons sexagénaires éructant des relents de bière bon marché et roulant des mécaniques continueront à croiser leurs poignets tandis que Gabrielle s’évertuera à les laisser mourir d’amour enchaînés. Certes, les incorrigibles détracteurs peuvent se complaire dans  la moquerie en parodiant comme je l’ai fait ci-dessus cette brave secte asservie à l’aura de cet artiste. Malgré tout, la scène, c’est son truc. Aujourd’hui, sa carrière se résume par 100 millions d’albums vendus, 181 tournées et je ne compte pas dans ma besace trop lourde le nombre d’évanouissements de femmes émoustillées aux premiers rangs. Excusez du peu! Même en absorbant un élixir de jouvence, nos artistes actuels n’arriveraient pas à en vendre autant. Le chanteur ne doit pas se sentir abandonné par une nation baptisée aux larmes de ses yeux brûlés par la sueur au soir d’un palais des sports en 1982 marquant à l'époque un vrai retour aux sources. Vêtu d’un ensemble en peau de bête ou d’une veste en cuir cloutée, il ne s’est jamais vraiment éloigné de l’époque du Golf-Drouot qui a fait naître Eddy Mitchell ou Jacques Dutronc. Sa rock n’ roll attitude nous embarque quoiqu’on en dise. Alors, si les mauvaises langues se réjouissent d’une retraite anticipée, Monsieur Smet trouvera toujours un bon tube à s’mettre sous la dent. Et même s’il oublie parfois de vivre, son public fidèle n’oubliera pas son nom.
Johnny Hallyday représente la figure de proue du navire musical de notre pays. Et cette figure là, elle est terrible!

Hervé Gaudin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire