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Marie dans tous ses états
Accaparée par une grosse fuite
d'eau dans sa salle de bain et agacée par le plombier qui se fait attendre, Marie n’imaginait pas que sa soirée deviendrait
une déferlante de surprises, de quiproquos, de mensonges et de révélations en tous genres au
moment où Arthur son fils unique invite ses futurs beaux-parents à dîner.
Au sein d’un décor aux allures
d'un foutoir organisé, Véronique Genest prend l'espace sans jamais voler la
vedette aux autres comédiens non moins brillants. Dès les premières minutes,
elle ne tient pas en place, refuse l'immobilisme et donne de la voix en
permanence. Elle ne s'autorise aucune temporisation pendant 1h30. De bout en bout, elle impose indéniablement sa
présence. A tel point que j'ai senti renaître Jacqueline Maillan qui
incarnait autrefois des personnages au caractère fort avec un brin de
masculinité mêlé à une tendresse maquillée. L'énergie contagieuse accentuée par la
dimension comique de Julien Cafaro, l’homme soumis et de Caroline Devismes, la
bimbo hystérique (une belle révélation) pousse les situations à l'extrême
drôlerie. Le personnage du plombier
bodybuildé interprété par Maxime m'a rappelé avec nostalgie l'acteur Mario
David, le masseur aux mains talquées d’Oscar.
Dans la folie jubilatoire de cette comédie de Thierry Lassalle
mise en scène par Thomas Le Douarec, on retrouve les codes des grands pièces
de boulevard. Si vous aimez les exubérances gestuelles, les exagérations
verbales et les claquements de porte, vous serez conquis.
"Portrait craché" est une peinture contemporaine de personnages hauts en couleurs qui nous ressemblent. On se cache tout, on se dit rien. Puis, quand les sentiments s'emmêlent, on se regarde en face comme dans un miroir aux amourettes.Hervé Gaudin