mercredi 10 février 2016

Confidences pour confidences

©arnaudtsamere.com

Tsamere à boire


Avec assurance et détermination, Arnaud Tsamere refuse d'être drôle ce soir. Pari manqué!
Imprégné de sa folie jubilatoire, moi le spectateur séduit d'emblée, frôle le sadomasochisme zygomastiqué.
Entre deux gorgées d'eau, il nous glisse des décors de plage où les cadres pollueurs de Volkswagen côtoient une amie des bêtes, il bricole un présentoir qui n'a pas lieu d'être réparé et nous livre son attachement à la variété française dans un fabuleux enchainement de tubes incontournables.

Jonglant avec le stand-up traditionnel en interactivité directe avec son public, l’humour noir bien contrôlé et une attitude pince-sans-rire bien maîtrisée, je me délecte de ses claques incessantes sur sa joue gauche.
Le regard attentif et l'oreille alerte, j'y ai retrouvé avec évidence Gaspard Proust par la causticité des mots, Gustave Parking dans le décalage permanent et l’énergie d’Alex Métayer (trop souvent oublié) même si son humour reste unique en son genre.
Les pâtes à la Boudoni se conjugueraient merveilleusement avec les biscuits chocolatés du petit déjeuner et le Kinder Surprise d'Orphée, jeune spectatrice intimidée assise à l'orchestre.
Le rythme s'accélère au fil des gestes, de sa verve malicieuse, de sa voix au timbre parfait.
Puis, la fin digne d'une triomphe à l'Olympia est absolument génial.
J'ai été chipé, ému.

Avec son air de pas y jouer, il est bien plus qu’un humoriste et se révèle comme un vrai acteur de théâtre.
Sa diction impeccable m’a bluffé dès les premiers mots comme un musicien délivrant ses premières notes.
Quand le rideau est tombé, quand les derniers applaudissements se sont tu, je me suis consolé comme j'ai pu.
Alors, je reviendrai forcément.
Avec soif et boulimie, Arnaud Tsamere est à boire comme du petit lait et se mange sans faim.


Hervé Gaudin.

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