vendredi 12 février 2016

En vert et contre tous

 
©rtl.fr

Cosse toujours tu m'intéresses!


Au théâtre comme en politique, le vert effraie les esprits superstitieux.
Depuis ce mini remaniement ministériel sans véritable bouleversement, Francois Hollande montre un signe fort en vue des prochaines présidentielles.
Pour moi, il sera le candidat de la gauche.
Le choix d'Emmanuelle Cosse, leader d'EELV au poste de ministre du logement et de l'Habitat que Cecile Duflot a également occupé n'est pas le fruit du hasard. François Hollande veut attirer les écologistes dans son camp.
Suite à la nomination de Manuel Valls à Matignon, Emmanuelle Cosse soulignait à l'époque que la décision des deux ministre écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin, de ne pas participer au futur gouvernement relevait de la «cohérence politique». (voir article du Parisien du 31 mars 2014).
Les Verts, alors pris dans l'étau huilé d'une crise identitaire, d'une lente agonie, d'une hémorragie des égos, claquent la grande porte de l'Elysee en jurant de ne plus s'y pointer.
Que nenni. Emmanuelle retourne sa veste et occupera désormais un poste inadéquat puisque l'écologie serait d'une logique implacable.

Tandis que les sondages ne semblent pas favorables à une réélection de notre président, François surfe sur la vague déferlante du "on ne sait jamais" et "du pourquoi pas moi?" en se positionnant officieusement en tête des primaires socialistes laissant son rival Valls valser dans les cordes. Entre un tocard complètement dépassé et un outsider ambitieux droitisé, les militants socialistes vont se régaler dans les futurs meetings. Et les voix écolos leur seront bien utiles si la gauche souhaite accéder au deuxième tour en 2017.
Bien qu'elle souhaite se détacher d'EELV pour mieux se consacrer à ses nouvelles fonctions, Cosse portera à bout de bras l'étendard de son parti fragilisé par les départs successifs de nombreux députés dont Jean-Vincent Placé devenu enfin ministre, François de Rugy et autres (faux) compagnons de route.
Dans la course au second mandat, François craint d'être chahuté par le FN. Marine s'égrène à grappiller des voix de gauche, de droite et du milieu.

Enfin, un caillou se coince dans l'engrenage idyllique du remaniement puisqu'Emmanuelle Cosse s'oppose à la déchéance de nationalité. Nous connaissons tous le débat houleux au sein de la majorité provoquant la démission de Christiane Taubira qui, l'air hautain, se félicite de son coup de com´. Évidemment, elle sort un bouquin et elle vend plus que Sarko.
Ça fait désordre surtout si elle décidait de se présenter aux primaires.
 Que les socialistes réfractaires au retour des écologistes au sein d'un gouvernement rafistolé se rassurent grâce au slogan révélateur: un Vert ça va, trois Verts, bonjour les dégâts.

Paradoxalement, la politique américaine navigue à contre courant de la nôtre.
Bernie Sanders, séduit la jeunesse pour les attirer à gauche alors que nos socialistes virent de plus en plus à droite.
Avec Donald Trump, une frange des républicains étreignent l'extrême droite.
Au sein de notre hexagone, le communisme a disparu, le socialisme semble perdu entre des compromis idéologiques de gauche et la suprématie bancaire. Le libéralisme de Macron deviendra à court terme le vrai talon d'Achille de Francois Hollande.

Sur la question de l'assurance santé, Hillary Clinton rappelle avec fermeté "on est pas la France"!
Alors, quel modèle devons-nous suivre? Que nous propose le pays où le dollar est roi? La grande question est là: doit-on préserver notre identité née dans la liberté et la préservation de nos valeurs sociales ou nous soumettre à l'idée que la finance emportera tout sur son passage.
Avec utopie, je suis convaincu que nos responsables politiques veulent préserver ces valeurs auxquelles les français sont viscéralement attachés: la santé, la liberté et le vivre ensemble.
Ce remaniement sonnera probablement le glas de la confiance infime que le peuple français apporte à Hollande.

En vert et contre lui.


Hervé Gaudin.

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