mercredi 27 février 2013

Anniversaire


À votre santé!

Bertrand Renard, le matheux génial des chiffres et des lettres s'enorgueillirait d'annoncer cette phrase légendaire: le compte est bon. Hier soir, le Magazine de la santé au quotidien a fêté dignement ses 15 ans, âge d'une adolescence boutonneuse à l'acné tenace. Mais depuis ses premiers pas le 26 janvier 1998 (nommé le journal de la santé) avec 7 minutes d'antenne, l'enfant chéri de Christian Gerin a mûri sur France 5 au rythme d'un travail titanesque et d'une déontologie incontestable.
Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse, commandants d'un navire bravant les maladies et les scandales sanitaires, tiennent la barre sans faillir aux règles essentielles. Celles d'informer, d'écouter, de distraire sans jamais trahir ni juger. Leur compagnie nous est précieuse et dès l'annonce du générique, la magie s'opère instantanément sans bistouri ou anesthésie générale. A notre tour,  on sourit, on apprend, on s'indigne et on s'émeut. A l'image du prime-time où retrouvailles et souvenirs se mêlent au temps qui passe. Témoins, médecins, célébrités et chroniqueurs (assis sagement en arrière plan) se succèdent à l'antenne pour relater des moments joyeux et par dessus-tout confirmer tous les immenses progrès de la médecine. Grâce au service web (allodocteurs.fr), aux équipes techniques, aux journalistes d'investigation ainsi que les besogneux invisibles, la famille est réunie au grand complet. Comme celle des nos photos jaunies dans un album poussiéreux que l'on feuillette la gorge nouée et les mains tremblotantes. Les larmes figées au bord de nos yeux se retiennent de couler car la bonne humeur fait le reste.
J'exposerais une profonde ingratitude si j'oubliais de noter la présence de Benoit Thevenet le second capitaine qui, par sa réserve inébranlable, apporte une assurance vie par ses intérims cathodiques.
De l'affaire du Mediator à la greffe de cœur d'un septuagénaire en pleine forme, ce retour aux sources donne de l'espoir à ceux qui souffrent et du regain à ceux qui vivent. 
Je souffle les bougies sur une chronique crémeuse pour laisser place à d'autres anniversaires plus fédérateurs que jamais. Les projecteurs s'allument sur un avenir radieux comme le sourire de nos animateurs vedettes. Le plaisir de les suivre ne se se démode pas. Comme dans la célèbre chanson d'Aznavour, les époques changent, l'amour reste. Marina, Michel et Benoît, les spectateurs vous aiment et vous leur rendez vraiment bien.

Hervé Gaudin.

vendredi 22 février 2013

Polémique

Dany boude?


La 38ème cérémonie des Césars du vendredi 21 février garde les relents de scandale médiatique autour des salaires exorbitants des acteurs français. “Bienvenue chez le fisc” serait une adaptation des plus truculentes suite aux sommes annoncées en comparaison avec les chiffres très décevants des entrées en salle durant l'année 2012. Après l’épisode “Intouchables”, on touche peu à peu le fond.
Certes, «Camille Redouble» de Noémie Lvovsky confirme les critiques élogieuses dans la presse. Ses treize nominations la propulsent au rang des outsiders même si «Amour» de Michael Haneke (lauréat de la Palme d’Or à Cannes) choisi pour représenter la France aux prochains Oscars, est promu au rang des favoris.
L’argent ne fait pas forcément le bonheur mais il fait gronder les envieux. Gagner des pépettes rime avec causette. Après notre Gérard national qui erre librement entre les terres européennes si accueillantes et fertiles en allégements d’imposition aux dépens de notre propre fiscalité, Dany Boon en prend pour son grade car il est nommé dans la catégorie des mieux payés en 2012. Pour un film médiocre (Un plan parfait), une simple apparition dans le dernier Astérix, quelques royalties et productions diverses, il remporte la coquette somme de 3,6 millions d’euros aussitôt démentie par voie de presse. Le Ch’timi s’est empressé de le faire savoir au Figaro. Le ton est monté, les échanges verbaux aussi chantants que les paroles de Miossec se sont enchaînés aussi rapidement que les mauvais rôles du nordiste bankable et enfin, le comédien a menacé la journaliste de ne plus donner d’interview au quotidien. Tant pis, il accordera l’exclusivité de ses interviews à la concurrence. Premièrement, on s’en tape comme le premier épisode d’Hélène et les garçons. Ensuite, j’aimerais que cet effet kick pas cool cesse de répandre cette odeur fétide sur nos cerveaux asphyxiés par ce plaisir malsain de nous rappeler que malgré une crise tenace, nos saltimbanques font sauter la banque (j’ai à cet instant une pensée émue à Monsieur Louis de Funès qui nous a quitté le 27 janvier 1983). Donc, je critique ouvertement l’attitude carnivore de certains médias accrochés à la queue du Mickey pour arracher des informations privées souvent erronées. Le spectateur lambda se moque éperdument de connaître les rémunérations de leurs stars préférées sachant que ce tabou millénaire hante les esprits traditionalistes. A l’inverse, des films de bas étage se voient accorder des budgets pharaoniques. Si les productions ne se pliaient pas également aux exigences exacerbées de certains acteurs peu crédibles, tout le monde serait gagnant. En premier lieu, le spectateur qui avale goulûment des histoires bonnes à ingurgiter le dimanche soir à 20h50.
Les têtes d’affiche parfois dénuées de charisme (ou de talent) attirent les grosses sociétés de distribution et en retour, se remplissent les poches. J’applaudirai des deux mains, des deux pieds et des deux oreilles (pratique aisée pour Monsieur Boon), le jour où un acteur assumera sans complexe ses revenus. Entre pudeur et complexe, il semble bien difficile de tracer une voie raisonnable afin de contenter l’opinion publique. Si le système bien huilé engraisse les uns et dérange les autres, Dany n’a aucune raison de bouder son plaisir puisque cela fait un bail qu’il ne m’en a plus donné.

Hervé Gaudin.

mardi 19 février 2013

People



Poupée à fric, poupée pognon


Les Brangelina reviennent en force dans les tabloïds pour exposer leur adorable blondinette de quatre ans prénommée Vivienne qui jouera prochainement dans son premier film. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais si l’événement ne semble pas avoir du cachet, la petite protégée des parents millionnaires en touchera un plutôt coquet. On parle de 3000 dollars par semaine associés à une prime de 60 dollars par jour afin de compenser les frais de tournage.  Combien ça coûte un bébé acteur à part un bib chocolaté, un Happy Meal (avec le joujou enveloppé dans son plastique), des sucettes et une couche culotte en cas de vidange urinaire? Pas grand chose. Afin de soulager le scepticisme de mes lecteurs ou des associations de défense pécuniaire des jeunes intermittents du spectacle, la somme restera bloquée sur un compte personnel. Ouf, j’avais peur que Miss Jolie ne lui pique son blé pour acheter un autre orphelin en terre africaine. Maman avertie, elle gardera un œil grand ouvert sur les plateaux puisqu’elle tiendra le rôle titre dans ce long métrage des studios Disney intitulée « Maleficent » (Maléfique), annoncé comme un prequel de la Belle au bois dormant (1959) dont la sortie est prévue le 23 juillet 2014. La petite incarnera Aurora bien avant son profond sommeil et le baiser humide du beau prince charmant qui plantera son épée affûtée dans le cœur de la méchante reine transformée en dragon pour l’occasion. Dans cette version moderne, Maléfique y apparaîtra plus aigrie que jamais. Après la somptueuse Charlize Theron dans Blanche neige, les vilaines fifilles sexy sont à la mode.

L’avenir de la petite Vivi semble déjà tout traqué par les paparazzi mais je m’inquiète néanmoins sur son état de santé mentale. Les enfants de stars devenus à leur tour des stars pètent des plombs gigantesques: alcool, drogue, bagarres à répétition, médocs en tout genre, duos musicaux (comme Sophie Marceau avec François Valéry). Actuellement, Lindsay Lohann (Freaky Friday) s’affiche au sommet du shit parade de l’an 2000. En un temps éclair à faire rougir Flash Mc Queen, elle est passée plus souvent par la case prison que Joey Starr. C’est dire l’exploit!
Vivienne Pitt-Jolie arborera-t-elle le costume de future étoile hollywoodienne? Posera-t-elle un jour sa main lisse sur une tablette cimentée, signe posthume d’une gloire affirmée sur le sacro-saint boulevard? Visiblement, le cinoche ne l’emballe pas trop. Quoiqu’il advienne à Vivienne, je suppose que ses parents lui assureront une protection très rapprochée ainsi qu’une alimentation bio pour un avenir pérenne et évidemment sans problème.


Hervé Gaudin.

mardi 12 février 2013

Télévision


TF1 boit la tasse


Aquaphobes ou adeptes du dos crawlé, nous étions malheureusement nombreux à regarder «Splash, le grand plongeon", la nouvelle émission sortie tout droit des conduits nauséabonds de TF1. Après la danse de salon où défilaient les petits petons, la chaîne ne se prive pas d’un nouveau concept très con vacillant entre sport et émotion. Mais de qui se moque-t-on dans la cellule programmation?
Au menu du soir: trois présentateurs bas de gamme, seize piètres célébrités triés sur un volet fermé et un jury de quatre personnalités super fortiches en natation.
Certes, je n’ai boudé le plaisir d’admirer Laury Thilleman, Miss France 2011, mince et gracieuse comme une sylphide dans son maillot deux pièces façon itsi bitsi petit bikini. Pour le reste, le rythme rébarbatif me ramène à mes souvenirs d’école primaire où les vilains maitre nageurs musclés et crâneurs nous forçaient à poser les pieds au bout d’une planche glissante : on monte une courte échelle, on flippe un peu, beaucoup, intensément, on respire un bon coup, et plouf! De la bombe de Gégé l’édenté qui a montré une témérité à toutes épreuves au salto de Jean-Pascal aussi râleur qu'au temps de la Star Ac', le public n'a pas été éclaboussé par l'exploit.
Au terme des notations, un repêchage par sms a eu lieu entre les trois plus mauvais apprentis sourciers.
Tel Nicolas Hulot plongeant dans les abysses du pacifique sud pour tâter du grand requin blanc, TF1 a touché le fond. La semaine prochaine, nous aurons droit à une deuxième fournée comme chez le boulanger du coin.
D'ores et déjà, je suppose que les cervelles bouillonnent d'impatience de nous sortir un programme inédit: "Bingo", un immense loto dans une salle des fêtes provinciale entre vedettes de séries puis "Sous la table" où de vieux comédiens avinés devront vider les bouteilles d’une taverne alsacienne et enfin, "Monopoly avec les stars" où Lorie tentera de piquer la rue de la Paix à Catherine Laborde. Nos veilles de week-end s’annoncent bien remplies mais vous pouvez zapper. Le vendredi, tout est permis!

Hervé Gaudin.

Mon actu à moi



Mes anciennes chroniques sont publiées. Je vous invite à suivre mon actualité tout au long de cette année 2013 avec du rire, du cynisme et de l'info! Ouvrez grand vos yeux et n'en perdez pas une miette...

Hervé Gaudin.

Hommage (25 juin 2012)



Adieu Bambi


Le vendredi 26 juin à 1h35 du matin, heure parisienne, le rideau épais de la pop musique est tombé. Michael Jackson meurt dans des circonstances aussi étranges que brutales.

Malgré une vie tourmentée par une chirurgie esthétique démesurée, des procès pour pédophilie aux allures d’escroquerie immondes, des rumeurs qui le disaient ruiné suite à des nombreux excès de générosité et de mégalomanie, il restera un mythe pour toute une génération.
Ses chansons rythmées par des chorégraphies réglées comme de l’horlogerie suisse ont engendré des passions et révélé des vocations qui ont souvent cherché à le copier sans jamais l’égaler.
Son héritage artistique ne sera jamais dilapidé. A travers le monde, ses chaussures vernies, sa veste en cuir rouge sang, ses paillettes rutilantes demeureront accrochées au firmament des danseurs. L’élégance de ses pas, l’agilité de ses pirouettes, la précision de ses gestes, la grâce de ses mains gantées de blanc, ont dépassé l’entendement. Qui peut oublier ces dalles illuminées dans l’obscurité d’une ville fantôme, ces zombies gorgés de vie déambulant dans un cimetière plus morbide que jamais, ce gang de mauvais garçons qui claquent leurs talons devant les portillons d’un métro et par-dessus tout, cette voix aiguë, unique, éternelle. Elle ne s’éteindra jamais. Billie Jean perd un amant redoutable, ses proches pleurent un ami fidèle et son public croit encore à un retour impossible.
On dit que la mort n’est pas une fin. Elle devient aujourd’hui le cri de notre douleur traversant les oripeaux d’un géant anéanti par une gloire foudroyante.
Ainsi, il rejoint les êtres de son imaginaire. Peter Pan s’envole au-dessus de nos capitales, de nos scènes immenses qui l’ont vu briller, de nos âmes troublées par cette disparition inimaginable à cet instant.
Une étoile est née, est passée et s’en est allée. Adieu Bambi.

Hervé Gaudin.

Sport



Le jeu de la sévérité


La Fédération française de football a tranché dans le lard en mijotant une sanction aux petits oignons pour cinq joueurs sélectionnés chez les Bleuets. “Espoirs! ô désespoir! Jeunesse ennemie”, pourrait soupirer l’ensemble de la commission bien décidée à ne pas prendre racine en éliminant les mauvaises herbes pourtant talentueuses de notre pays fort en choc Ola! Elle n’a toujours pas avalé la cinglante défaite en Norvège (5-3) les privant de l’Euro 2013 en Suède.
Wissam Ben Yedder (Toulouse), Antoine Griezmann (Real Sociedad), Chris Mavinga (Rennes), Mbaye Niang (Milan AC) et le surdoué de sa génération, Yann M’Vila (Rennes toujours et encore). Rien n’est bon dans l’breton quand tombe la punition. Ce dernier, suspendu jusqu’en juin 2014 (ce qui lui laisse le temps de réfléchir devant sa console de jeu) n’est pas à son premier dérapage. Rappelé à l’ordre lors de l’euro 2012 pour avoir refusé de serrer la pogne de son entraineur et d’un coéquipier à sa sortie de jeu, le milieu de terrain de 22 ans s’enfonce dans le pétrin par manque d’avoir été mené plus souvent à la baguette.
Bien que son avocat s’interroge sur un éventuel recours, les hautes instances ne lui porteront secours. Puisque le lavage à Blanc n’a pas réussi, on change de teinturerie. Le nettoyage à sec débute dans un football sali, trahi et trainé dans la boue honteuse depuis cette parodie de coupe du monde en Afrique du Sud. Haré Knysna! Non, ne jetez la pierre trop loin car celle-ci finit toujours par ricocher ailleurs. Les footeux à double nationalité iront voir si la pelouse est plus verte ailleurs. Le fameux débat sur les joueurs français nés à l’étranger va repointer le bout du nez.
Au football, seuls sont autorisés les débordements sur les ailes. En dehors du terrain, les valeurs n’acceptent pas les migrations nocturnes sinon le coq persifleur rappelle systématiquement à l’ordre les sportifs fêtards. L’hymne de la tentation devient celui de la détention. File dans ta chambre, vilain garnement!
Malgré quelques valeureux défenseurs de la cause “touche pas à leur poste” qui campent sur leurs positions, un enterrement de vie de champions semble prédire un avenir sombre dans le football tricolore. La coupe du Monde brésilienne semble bien lointaine à cet instant où je vous écris mes chers amis.
Ambassadeur du bien être et de l’éducation dans sa ville rustique auxerroise, Guy Roux, bouteille de Cristaline à la main, déplore cette sanction grotesque. Anorak bleu électrique serré jusqu’au double menton, bonnet à pompon cadenassé sur la tête, l’entraineur-éleveur au grain de sel interdisait à ses poulbots de caqueter la nuit dans ces endroits sordides, mixtes et alcoolisés appelés discothèques. Qu’on se le dise, les boites de nuit deviennent irrémédiablement des boites à ennuis. En dépit de ses interdictions, ils faisaient le mur, ne picotaient pas du pain dur et à la place se prenaient des murges. En club, ça passe encore. En sélection, un verre ça va. Trois verres, on renvoie les gravats!
La tactique du gendarme Le Graët médaillé à l’incompétence, s’achemine vers une jurisprudence des plus strictes. Son geste de déflagration dans la surface fait l’effet d’une bombe dans le milieu bien “pansant”. Noël, rigide et inflexible, ne fait pas de cadeaux. On ne plaisante pas avec la discipline. Jawohl mein general! 
A l’annonce de cette décision brute de coffrage, j’invite les nombreux spécialistes du ballon rond à se joindre à moi en suggérant au futur prodige dans son centre de déformation ce slogan audacieux: ”attention, le bar t’abat”.
Boucs émissaires à en devenir chèvre, les cinq salopés en prennent pour leur grade en les privant des plus belles années de leur vie…. en bleu.

Hervé Gaudin.

Rumeur... tu meurs!



Let's tweet again


Le réseau social, fort d’incessants remue-méninges fait des siennes chez les célébrités. Tout ce petit monde bienveillant y va de sa petite phrase assassine pour déchiqueter les uns et décapiter les autres. Mais à force de jouer au «serial twitteur », on finit par blesser vraiment. C’est le cas ce week-end de l’imitateur Gérald Dahan qui, victime d’un mauvais bloggeur, annonça par mégarde le décès de la comédienne Sylvie Joly atteinte depuis quelques années de la maladie de Parkinson. Aussitôt dit, aussitôt nocif car la nouvelle fit trembler des milliers d’abonnés. Malheureusement, Gérald Dahan, célèbre piégeur de personnalités (viré successivement de France Inter et Rires & Chansons), s’est fait berner à l’insu de son plein gré sur son propre compte. En cette période de fête d’Halloween, ce « trick ou tweet » a fortement déplu au prédateur radiophage à l’affût par habitude d’une victime facile au son de sa voix maquillée. L’arroseur arrosé eut à peine le temps de verrouiller les robinets que le poison visqueux s’était déjà propagé comme une trainée de poudre et provoqua, céans, des réactions incendiaires. Laurence Boccolini, profondément émue, ne l’épargne d’aucune manière. Jean-Marc Morandini a provoqué un clash payé cash sans cache-cache. Bien sûr, je vous laisse libres juges de mépriser ce lot d’informations destiné aux ragots de moutons de Panurge toujours disposés à engloutir cette soupe immonde et à la recracher sur la toile. A l’instar de Nagui bien résolu à vouloir prendre la place de l'humoriste au top du Tweet Parade. C'est le duel de celui qui twittera plus vite que son nom!
Dans ses chroniques sur la haine ordinaire, Pierre Desproges – mon maître à penser – vomissait sur cette calomnie ancestrale : « On ne peut pas l'étrangler. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l'anguille morte. Elle sent. Elle pue. Elle souille. C'est la rumeur ». Bien que la médiocrité de l’auteur du canular se hisse à la frénésie de son relayeur, le « tweet » est une danse moderne à manier avec précaution. Elle se pratique avec intelligence et prudence. Cependant, s’il vous prenait à piétiner vos compatriotes d’une méthode cavalière, on vous enverra valser. Petit conseil à ces vedettes du net : quand on clique trop, on finit par se prendre des claques.

Hervé Gaudin.

lundi 4 février 2013

Télévision



Danse avec les arrhes

Samedi soir, l’élimination attendue d’Estelle Lefébure fit un effet bluff. A l’issu du vote final, son sourire radieux n’affichait pas la même once de déception décelée dans le regard noisette de Chimène Badi, conviée le 27 octobre à danser dans son salon. On ne BADIne vraiment pas avec la rumba. Comme un malheur ne vient jamais seul, un rôle de guest attendait la belle Estelle dans “Crossing lines” (téléfilm au côté de Marc Lavoine et Donald Sutherland) pendant ses propres répétitions. Par conséquent, elle préférait sécher les cours et ne pas mouiller sa taille de “guêtres” pour réussir son casting. Dans ce polar produit par TF1, peu importe qu’elle ait les yeux revolvers mais elle sait tirer profit des propositions en temps voulu. Peu habile dans la bossa nova, Estelle montre qu’elle a aisément la bosse des affaires.
Bien plus préoccupée par ses obligations contractuelles que par ses prestations artistiques, l’égérie de Mixa Bébé a exécuté un joli pas chassé vers une sortie lucrative sans chouiner.
Avant le lancement de la troisième saison de “Danse avec les stars”, des négociations poussées (on parle de 130000 euros) ont conduit l’ex mannequin à transpirer à grosses gouttes en compagnie de l’élégant Maxime Dereymez. Amel Bent visait autrefois la lune et a bien touché la thune avec un cachet 100000 euros. Lorie la peste n’a nullement pesté contre le fait d’empocher la somme identique. Blessée sentimentalement, elle ne gagne pas seulement à être cocue mais à être grassement rémunérée. On appellerait cela communément la soif de Laure.
Emmanuel ne broie pas du Moire avec ses 60000 euros généreusement promis. Baker prend sa becquée et Taïg Khris se taille la part du lion avec 40000 euros chacun.
J’ignore si Laura Flessel a été payée en liquide mais elle se contentera de la somme rondelette de 30000 euros avec Christophe Dominici raide comme les poteaux du stade Jean Bouin. Gérard Vivès, de loin le plus attachant, se détache du peloton avec un cachet moindre puisqu’il est salarié de la chaine privée. Pour le complice de Vincent Lagaf, j’appelle ça l’injuste prix.
Chers lecteurs, je vous laisse libres de pronostiquer le prochain gagnant de la grande finale qui aura lieu le 1er décembre prochain. Même si l’argent n’a pas d’odeur, les participants connaissent le salaire de la sueur.

Hervé Gaudin.

Mariage pour tous



Big bisou


En 1950 nait le baiser de plus célèbre du monde. La scène se déroule sur la place de l’hôtel de ville à Paris sous l’œil aguerri de Robert Doisneau, icône des photographes modernes. Depuis quelques jours, un autre baiser fait la une de nos canards remplumés par un nouveau torrent médiatique. Pour clouer le bec aux  préjugés, Julia et Auriane, jeunes filles hétérosexuelles, ont irrigué un vrai message  en s’embrassant en pleine manifestation à Marseille contre le mariage gay et l’adoption. Pour le coup, leur enlacement a été adopté par tout le mouvement lesbien. Un pavé dans la mare est jeté à l'encontre des défenseurs de l’ordre moral se bornant à placer des limites aux belles traditions françaises. Au 21ème siècle, pouvons nous toujours considérer que le couple idéal, c’est un monsieur et une madame?
La beauté de ce geste devenu symbolique ne se cantonne pas à deux lèvres pulpeuses collées l’une à l’autre. C’est un acte solidaire, non calculé et complètement gratuit. Pendant ce temps, un groupement de vieilles cathos coincées du bulbe leur criait des insanités. Mais elles s’en fichent éperdument car leur provocation se résume à faire chuter les tabous. En somme, elle cherchaient a les emmerder. Rencontrer deux êtres de sexe identique se promener main dans la main devient banal. En dressant le majeur très haut, leur acte n’est plus mineur. Ce bisou volage n’est pas volé et arrive à «poing» nommé au risque de déplaire à l’association Vita (créée en 1993 par Christine Boutin) farouchement opposée au nouveau projet de loi qui sera présenté le 7 novembre prochain au conseil des ministres. Justement, lors de sa campagne présidentielle, François Hollande se montrait favorable à ce changement (encore un me direz vous!). Etait-ce une démarche purement électorale pour attirer les votes intéressés des homosexuels ou était-ce une vraie conviction sociale? Nous ignorons si l’important c’est le rose ou la ruse. A l’inverse, une branche dissidente du PS hostile à ce vote, risque de faire capoter le projet. La communauté gay se réjouissant un peu rapidement de cette ébauche démocratique devra probablement faire une croix dessus. Dieu se rapproche des hommes mais pas trop quand même.
A juste titre, le magazine têtu s'entête à lutter contre cette forme de discrimination. Cette photo culte devient du pain béni pour tenter de changer les mentalités réfractaires. J’ai la sincère impression qu’une frange décoiffée du peuple français se désolidarise autant que nos partis politiques. En définitive, les couples lesbiens aimeraient se passer la bague au doigt sans se faire pigeonner. 
Ce baiser osé n'aura jamais fait autant de bruit. Bien plus qu'un simple smack. D'ailleurs, c'est si bon que les mauvaises langues en ont fait des bonds.

Hervé Gaudin.

Twitter & Cons

Source: 20minutes.fr


Stickers et aboiements

En ce début d’année 2013, twittera bien qui twittera le premier ou… la première! Comme ses acolytes face à un mur porteur défraîchi ou une vieille mansarde fissurée, la décoratrice attitrée de M6 s’est jetée à cœur fendu sur la toile contre Uber, une société de taxis pratiquant - selon elle- des prix exorbitants la nuit de la Saint Sylvestre. S’estimant avoir été pigeonnée, la star du placo s’essaie au plaquage virtuel en assénant l’entreprise de noms d’oiseaux.
Bien que le réveillon du jour de l’an donne lieu à des majorations tarifaires habituelles, Dam la bricoleuse monte irrémédiablement au créneau lorsque ses propres amis se font rouler. Soucieuse de son image peu élogieuse suite à ce scandale, l’entreprise s’explique par des arguments peu recevables par la présentatrice qui ne décolère pas.
Je me souviens de ce slogan publicitaire « il faudrait être fou pour dépenser plus » évoquant la marque de chaussures Eram. Dans ce contexte inverse, le compteur tourne autant que la perceuse visseuse à l’heure où les bricolos du dimanche s’affalent sur leur divan bon marché en notant les fameux conseils de la Valoche qui garde les mains dans les poches. Justicière des mal logés, Valérie enfile sa cape de justicière urbaine en défendant les gentils arnaqués contre les vilains mécréants.
“Cette nuit vous avez menti et volé des pauvres gens larchouma quoi, s’esclaffa-t-elle sans atermoiement sur le réseau social. Moi-même soucieux d’enrichir mon vocabulaire déjà bien garni, j’ai trifouillé sur nos lexiques en ligne pour connaître l’origine de ce mot. La honte! Voulait-elle nous avertir. Toujours soucieux de la sémantique, je m’interroge, je décortique et je tique. Cette phrase traduite mot à mot ne veut strictement rien dire. Chez elle, le clignotant est défectueux et sa direction n’est pas très assistée. Les malheureux twittovores friands de « tweetclash » n’ont rien vu. Les chauffeurs de taxis peuvent désormais conduire tranquilles.
Après D&Co, je lui propose un nouveau concept : Dico & Co. Si maître Capello nous sourit de là-haut, je l’invite à rejoindre nos plateaux car la Damidot des beaufs, j’en ai plein l’dos. Si Valérie a fait les comptes, je me ravis de lui régler le sien.

Hervé Gaudin.

Hommage (17 octobre 2012)



Permis d’oser

Sylvia Kristel s’est éteinte sans étreinte à l’âge de 60 ans en délaissant son fauteuil en osier tressé pour aborder un autre paradis, plus éloigné, plus harmonieux et certainement plus charnel.
En incarnant « Emmanuelle » à cinq reprises, cette actrice hollandaise symbolise le fantasme masculin des années 70. Au départ, le spectateur se jette à corps perdu dans une histoire simple: partie rejoindre son époux à Bangkok, une bourgeoise prise d’ennui et de curiosité, rencontre deux jeunes femmes qui l’initient aux jeux de l’amour et de l’échangisme. Trente ans après, on (re)découvre en cette œuvre kitsch un hymne à l’abandon total du corps sur le désir exaucé. Mais ça reste soft. Pas de fornication bestiale ni d’insultes sexistes sur un canapé de salon. On y voit des dessous chics (merci Gainsbourg) et on ne se saute pas dessus mutuellement comme des morts de faim. De nos jours, une Emmanuelle pourrait sommeiller en chaque femme qui oserait dépasser les frontières du sexuellement correct si toutefois il en existe vraiment un. L’image du couple idéal alors bafoué n’est plus restreinte au jeu du docteur, du touche pipi, du grotesque amusement entre le faux papa et la maman comme à l’école maternelle. On se trompe allègrement et en plus, c’est joli à voir. “Emmanuelle” se décrit comme une sorte d’œuvre picturale sur l’adultère et le sadisme sur fond exotique.
En 1974 (année de ma naissance), ce film réalisé par Just Jaekin attira bon nombre de couples piqués par une curiosité sans bornes ou par l’envie de tester autre chose à la maison. Durant treize années, l’affiche combla les Champs-Elysées à l’heure où la pornographie s’immisce lentement dans nos vidéos clubs et bien plus tard sur nos écrans de télévision. L’érotisme n’est plus trop d’actualité et le porno devient une mode. Certains décriront ce genre comme scabreux, choquant, salace, indécent et malheureusement pour eux inévitable. D’autres défendront le genre en l’assimilant à une fiction créative tout en occultant les effets préjudiciables sur les jeunes générations crédules. Plus précisément, elle supprime le comportement rationnel lié à la séduction, au vrai rapport amoureux précédent le rapport intime (le roulage de pelles et tout le toutim) puis l’acte sexuel dans sa globalité (non, je ne suis pas psy). Aujourd’hui, il ne faut pas négliger le fait qu’elle est entrée dans les mœurs et occupe la scène culturelle au même titre que le théâtre, le ballet et la musique. Cette vision donne lieu à des provocations rencontrées dans des clips. De nombreuses chanteuses comme Jane Fostin (la taille de ton amour), Mylène Farmer (Beyond my control) ou Rihanna (We found love) font l’objet de censures exagérées. Dans son dernier album, Madonna n’a pu interpréter « Girls gone wide » lors du dernier Super Bowl en 2012 car cette chanson porte le nom d’une série de films pornographiques produit par Joe Francis qui exige le retrait immédiat de son interprétation en live. Même si la sulfureuse madone avait choqué les bien-pensants avec son opus «Justify my love» en 1990, ses clips n’ont jamais été retirés des sites d’hébergement gratuits. A cet endroit, la pénétration artistique est uniquement autorisée. Coluche nous amusait très justement avec cette phrase: “la moralité devient rigide lorsque le reste ne l’est plus”.
Selon l’essayiste et écrivain André Breton, «la pornographie c’est l’érotisme des autres». A cet instant, on n’imagine plus, on ne dévisage plus, on ne suggère plus, on passe à l’acte. George Clémenceau résume très bien l’idée de ce phénomène - ô combien étrange - qui éveille notre désir sexuel de différentes manières. L’érotisme est en chacun de nous.
- L’amour, c’est quand on monte l’escalier, dit-il et cela définit toutes les illustrations possibles de personnes ou de scènes que l’on retrouve aussi bien dans la peinture, la sculpture, la photographie et évidemment le cinéma. Par ces exemples, les supports érotiques existent depuis des milliers d’années et leur accessibilité se réservait aux classes riches et dirigeantes. A l’inverse, la pornographie est accessible aux classes modestes. Pour une fois, c'est le patronat qui s'touche (dixit Besancenot lors d'une réunion du LCR en 2008).
Enfin, que celui (ou celle) qui n’a jamais visionné en cachette un bon porno un mercredi après-midi avec des copains de classe ou dans une soirée pyjama entre filles célibataires me jette la première jarretelle. Peu importe, le sexe est tabou et malgré les avis divergents, on n’y prendra forcément tous goût.

Hervé Gaudin.

Dépénalisation


Une annonce fumante

Outre la première lettre de leur nom, Vincent Peillon et Brad Pitt ont un autre point commun: ils sont favorables à la dépénalisation des drogues douces.  Cette annonce des plus fumantes de la part de la star américaine fait le buzz sur la toile quelques jours après la déclaration de notre Ministre de l’Education nationale entrainant un malaise certain au gouvernement.
De prime abord, l’acteur revendique clairement avoir consommé de la Marijuana dans les années 90 et critique avec virulence la politique de son pays qui traite les consommateurs réguliers comme des criminels et non des malades. Sans vouloir jouer les rabat-joints, une étude récente américaine indique que le cannabis et les autres substances voisines provoquent des effets similaires à ceux de la cocaïne, de l’héroïne, de l’alcool ou de la nicotine sur le cerveau humain. De quoi alimenter le débat déjà houleux sur ce problème de société et de santé publique.
Suite à la présentation du documentaire « The house we live in » réalisé par Eugene Jarecki sur le trafic de stupéfiants, Brad en fait forcément son dernier cheval de bataille. D’autant plus qu’il en est le producteur exécutif. Grosso modo, on imagine que ça ressemblerait à une grande maison “beuh” adossée à la colline, on y vient à pied et on en ressort souvent foncedés ou menottés. Quoiqu’il en soit, sa position est claire à ce sujet, il n’y touche plus car ce n’est pas bien. Rassurons les plus conservateurs d’entre nous, il ne souhaite pas en faire l’apologie. Espérons que pour le héros de Troie, cette vaine bataille ne devienne pas son talon d’haschich. Sans lui couper l’herbe sous le pied, ses intentions demeurent nobles mais quelque peu stériles car l’Amérique a dépensé la bagatelle de 500 millions de dollars dans la lutte contre les narcotrafiquants dont les principaux producteurs viennent majoritairement du Mexique et de la Colombie. Sachant que Barack Obama reste hostile à cette mesure, le changement n’est pas pour maintenant ni jamais. Comme son adversaire Mitt Romney campe sur la même position, son rêve partira sans doute en fumée. 
Pour adoucir les mœurs, Brad Pitt vante la qualité des effluves féminins pour Chanel n°5 dans un spot publicitaire très glamour. Une coïncidence stupéfiante et toute aussi cocasse aurait pu le conduire à promouvoir le parfum Opium.

Hervé Gaudin.

Télévision



Fukushima mon humour


Laurent Ruquier crée la polémique à propos d’une bourde de très mauvais goût pendant son émission « ONPC » le samedi soir sur France 2. Ce dernier avait plaisanté sur le gardien de buts à quatre bras imparable durant la rencontre amicale entre l’équipe de France et du Japon soldée par une victoire des valeureux visiteurs.
Un dérapage à 180 degrés lui vaut le courroux des autorités nippones qui ont plutôt rit jaune car on ne plaisante pas avec Fukushima autant que Nagasaki ou Hiroshima. Avec la question du nucléaire, pas question visiblement de placer un nuage d’humour. Après l’explosion de la centrale, il semblait déraisonnable d’ouvrir à nouveau les vannes. D’autant plus qu’au cœur de l’acidité des mots, renaissent les brûlures du souvenir. Outrageusement blessé dans son amour propre, les autorités n’ont pas tardé à le faire savoir. Au regard de l’ampleur du scandale, le président de la chaine s’est immédiatement confondu en excuses par le biais d’un communiqué de presse en nourrissant des regrets sincères et en rappelant sa profonde amitié pour le peuple japonais. Le service public se doit de rester politiquement correct car il représente bien plus que la culture, il reflète l’image du gouvernement en place.
Par ce pamphlet, j’aimerais juste remettre en cause le droit à la liberté d’expression. « La seule chose absolue dans un monde comme le nôtre, c’est l’humour » disait le physicien théoricien Albert Einstein. Le grand débat généraliste nous prévient allègrement que l’on ne peut pas rire de tout avec tout le monde. Cependant, figé devant son poste, le téléspectateur est à l’affût du moindre mot et du moindre geste de la personnalité prête à vendre père et mère pour un bon mot. De l’autre côté, c’est ce que l’on peut appeler la magie noire du direct; ça passe ou ça casse. 
Laurent Ruquier, littéralement « saké », se défend du mieux qu’il peut en justifiant la portée initiale de son sarcasme. Certes l’animateur connu pour son ton potache n’a pas imaginé une seule seconde l’ampleur des dégâts causés par une blague malheureuse. Au bord de l’incident diplomatique, ce malentendu aurait pu coûter cher à l’animateur. Son immunité cathodique lui vaut un rappel à l’ordre sans grandes conséquences. Sauvé par son succès incontesté, le présentateur vedette ne sera ni sanctionné ni contraint de passer par le supplice du hara qui rit. Un dur moment à passer qui sera vite oublié. Si à l’avenir, le présentateur s’aventure à plaisanter sur un pays asiatique, je l’invite à le manier avec des baguettes.

Hervé Gaudin.