Confusions
ultimes
Rémi
Gaillard, connu pour ses impostures et vidéos insolites confirme avoir piégé TF1 et
l’émission «Confessions intimes» avec l’aide précieuse de deux comédiens. L’un
se fait passer pour un fan inconditionnel qui pousse le vice à collectionner des peluches grotesques dans son appartement. L’autre joue le
rôle de sa compagne excédée par son comportement puéril. En coulisses, les journalistes obligeraient les témoins à répéter les scènes plusieurs fois afin d'apporter une infime crédibilité aux situations absurdes. Hystérique
ascendant foldingue aux yeux des téléspectateurs, la jeune femme pète un câble
en acier trempé alors que son conjoint se complait dans son attitude de loser
invétéré. En
visionnant son canular sur internet, personne ne différencie le vrai du faux. Alors, qui est l'usurpateur? L'humoriste qui crée sa propre publicité en imitant un concept monté de toutes pièces ou la chaine privée qui tente astucieusement d'échapper à un énième esclandre? Malgré l’insignifiance de ce programme, on ne peut s’empêcher d’apprécier ces anonymes qui excellent dans la démesure. Personnellement, on
absorbe goulûment les crises névrotiques de Sandrine atteinte de jalousie maladive qui insulte
son Jules en pleine rue piétonne car deux cagoles vêtues légèrement ont frôlé
son regard. Mais ils goûteront la plénitude d'un bonheur flambant
neuf grâce à la psychologue qui anime les conciliations conjugales à domicile. Vive
l'électrochoc cérébral après huit ans de console et trois ans de tuning! Dans
ce panel non représentatif de la population, je ne peux m’empêcher de ressentir
une vive compassion envers Ginette, amassant les produits dérivés Claude
François. Célibataire endurcie, elle attend impatiemment dans son fauteuil un
signe de l’au-delà, une voix nasillarde, une chanson inédite loin du phare éteint d’Alexandrie et des magnolias fanés à jamais. Elle y croit mais il ne reviendra
pas. En revanche, je ne peux m’empêcher de me gausser de ces titres déments:
"je suis un beau gosse à 86 ans", "j'ai vu 850 concerts de Claude Barzotti", "mon chien est
anorexique", "ma voiture dort dans mon salon, ma femme couche dans le
garage" et enfin, "sans Johnny, ma vie est foutue". Un florilège
de tocards que l’on retrouve dans une autre supercherie urbaine : Pascal le
grand frère, redresseur de torts des ados en mal de vivre à cause d'une panne de wi-fi ou d’un ongle incarné. L'idée reste la même à chaque diffusion. L’éducateur se pointe à l’improviste chez une famille, sermonne les parents
incapables de gérer leur autorité, fonce dans la chambre
bordélique et confisque illico presto l’ordinateur portable de la racaille récalcitrante au langage fleuri. Excédé, Pascal refuse l'affront verbal, se fâche tout
rouge, s’exécute par un geste belliqueux en agitant l’index en l’air, le rejeton pleure comme une madeleine et ça se termine toujours par une séance de karaté.
Alors qu’un bon coup de boule suffit. Bref, le programme a lui aussi été sujet
à polémiques suite à la découverte de scénarios prémâchés. Mince alors, j’y
croyais autant qu’un épisode de «Plus belle la vie ».
Alors que la
première chaîne se console avec cette maxime: à force de faire n’importe
quoi, on finit par se faire avoir par n’importe qui.
Hervé Gaudin.
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