vendredi 8 mars 2013

Journée de la femme


 Girl power


Vieux misogynes de la première heure, une bière serrée dans une main et la télécommande dans l’autre… dehors !

En ce vendredi 8 mars 2013, la journée internationale de la femme symbolise la reconnaissance de ses droits légitimes dans une société masculinisée à outrance depuis des siècles.
La violence physique et l'oppression morale exercées sur la mère de tous les vivants ne freineront pas cette ambition certifiée d’être respectée dans ce monde décadent. La femme n'est plus seulement cet obscur objet du désir ni un robot ménager utile aux tâches quotidiennes. C'est fini tout ça. Girl power et bas les masques !
En France, il n'est plus question de brûler des soutifs sous le nez de quelques réfractaires à ce rêve d'égalité. Nous les hommes, pauvres diables figés sur un piédestal fragilisé, se voient au 21ème siècle relégués au second plan. Fallait bien que cela nous tombe dessus un jour.
La femme réclame aussi son métro-boulot-dodo ainsi que tous les autres emmerdements habituels. Sa représentation ne se limite plus à un corps sculptural issu des plus grands tableaux impressionnistes. Elle arbore un joli ensemble veste sombre au pantalon taille basse, porte un attaché case et donne des ordres. Oh capitaine, MA capitaine, elle réussit avec perfidie à passer du bureau au vibro et laisse le mari ballot préparer l'apéro. Elle sait gérer sa vie privée toute seule comme une grande entre un portable saturée et des copines en détresse amoureuse. Liliane Bettencourt, riche héritière et classée dans le top 10 des plus grosses fortunes actuelles, a fait transpirer plus d’un homme d’affaires. Sa réussite frôle l’indécence: l’auréole, parce qu’elle le vaut super bien.
Aujourd’hui, la femme active a pris du galon et se vanterait presque de son nouveau statut social bravant mille dangers sur les trottoirs bondés de la 5ème avenue ou déchirant des lianes à la machette en pleine forêt amazonienne. Héroïne de la saga «Tomb raider», Lara Croft l’aventurière aux formes généreuses donnerait une raclée humiliante à Tarzan, aux armées puissantes de «Call of duty», aux potes de Pikachu et à notre première dame Valérie Trierwieler.
A travers son environnement virtuel, Lara Croft révèle un aspect d’une libération accomplie. Sans provocation, je l’imaginerais bien remplacer la Marianne de notre Révolution Française. Un buste de Lara en bronze dans toutes les mairies de notre hexagone représenterait tout aussi bien un archétype générationnel qu’un symbole féminin. En chaque femme sommeille cet athlète de l’extrême. Elle ne se laisse plus faire, impose ses choix et fonce dans le lard du cochon machiste pendu à ses préjugés dédaigneux. Dès lors, elle supprime le fantasme déguisé derrière la bonne bourgeoise aux ongles rouges vernis exhibées dans le papier glacé des magazines de salle d'attente. Lara, tout feu tout femme crache le feu pour se révéler presque parfaite. De toute son âme canine, elle montre les dents, sort les armes et continue le combat. À l'instar de votre serviteur épistolaire, les hommes de cro-mignons se font dévorer tout cru sans réclamer leur reste. Avec Lara, l'égalité des sexes approche doucement mais sûrement.
Dans le berceau de l’humanité, la femme a donné la vie à ceux qui l’ont maltraitée ou aimée. Et rien que pour ses yeux, ça méritait bien une chronique.

Hervé Gaudin.

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